Rémy : Mais qu’est ce que tu manges?
Émile : Pas la moindre idée. Je crois qu’au départ c’était une sorte d’emballage...
Rémy : Ah Ah, arrêtes, t’es à Paris maintenant mon vieux, ma ville ! Il est hors de question que mon frère mange n’importe quoi dans ma ville!
Dialogue du film Ratatouille.
Émile : Pas la moindre idée. Je crois qu’au départ c’était une sorte d’emballage...
Rémy : Ah Ah, arrêtes, t’es à Paris maintenant mon vieux, ma ville ! Il est hors de question que mon frère mange n’importe quoi dans ma ville!
Dialogue du film Ratatouille.
2. Une fable
Le rejet de la « Junk Food »
Émile, le frère de Rémy représente cette catégorie de consommateurs pauvres qui n'ont d'autre choix que se nourrir d'aliments dont ils ignorent la provenance et la manière dont ils sont préparés. (citations du film) Le personnage de Skinner, quant à lui, incarne la commercialisation irresponsable et tapageuse de produits nocifs pour la santé dont l'industrie agro-alimentaire inonde le marché. Sans jamais l'avouer clairement, le film se fait le porte parole d'une nouvelle manière d'aborder l'alimentation. Il passe en revue l'histoire de la gastronomie depuis les années 50, représentées par le chef Gusteau. Sa recette « oubliée » de ris de veau évoque avec une certaine ironie les excès de la nouvelle cuisine des années 80, et son embonpoint n’est plus de mise. La ratatouille que décide de servir Rémy est en revanche tout à fait représentative de ce que prône la cuisine d'aujourd'hui : ce plat traditionnel, apparemment simple, mais « revisité et sublimé » comme se plaisent à dire les chefs actuels, réunit toutes les qualités, et même celle d'être végétarien! Anton EGO, le critique tant redouté, ne s'y trompe pas, qui, dans une séquence très proustienne, digne du « Temps Retrouvé », perd sa mauvaise mine et son stylo, et retrouve le sourire. |
La souris et le rat
« Tout le monde peut cuisiner »
Cette phrase, comme la morale d’une fable, presque un slogan, peut être interprétée de plusieurs manières : Comme l'expriment les auteurs du film, cette histoire est celle d'une amitié, du courage, et du rêve réalisé. Une histoire transposée de « success story » comme les aiment les américains, avec ses rebondissements, sa romance, une sorte d'avatar du « Kid » de Charlie Chaplin pour une Amérique en crise.
Elle dit aussi l'égalité des chances, elle manifeste contre l'exclusion des pauvres. Face à Mickey, petite souris devenue obèse à force de dollars, roi de l' « entertainment », symbole de la mondialisation, elle nous montre Rémy, un rat, dont on devrait se détourner, mais qui nous séduit par son talent, et français de surcroit, c'est dire individualiste et indisciplinable.
Ce n’est pas pour rien que les voix américaines ont l’accent français.
Le microcosme de la cuisine est aussi un élément important : En effet, lorsque Linguini arrive dans la cuisine, on lui présente les personnages qui en font partie. Ils ont tous une histoire, viennent tous d’ «ailleurs ». Ils représentent en quelque sorte le « melting pot » américain, la diversité des origines dans la société contemporaine. Le père de Rémy, Django, a un prénom manouche. Chef de famille, il est aussi le chef de la tribu des rats, et ne souhaite pas voir son fils se mêler aux humains. A travers leurs dialogue, se pose la question de l’intégration, des communautés, des ghettos.
La double distanciation de l'incarnation par le rat et de la nationalité de celui-ci permet de faire passer un message plus profond. Hormis New York, dont la mentalité est plus européenne, l'Amérique est loin de prendre conscience des problèmes alimentaires et de l'exclusion. Les « Indignés » manifestent à Wall Street, les marchés bio sont au cœur de Manhattan, mais au Texas, on sert des entrecôtes de 1 kilo, et dans les cinémas les cornets de pop-corn ont la taille de seau à champagne.
« Mais le geste le plus provocant de Ratatouille est surement sa jubilation débordante concernant les plaisirs de la "Grande Cuisine". C'est un film sur la "slow food" pour une nation de "fast food", distribué par une société connue pour ses promotions croisées avec McDonald's. »
Scott Foundas le 28 juin 2007, Houston Press Movies http://www.houstonpress.com/2007-06-28/film/ratatouille/full/
« Tout le monde peut cuisiner »
Cette phrase, comme la morale d’une fable, presque un slogan, peut être interprétée de plusieurs manières : Comme l'expriment les auteurs du film, cette histoire est celle d'une amitié, du courage, et du rêve réalisé. Une histoire transposée de « success story » comme les aiment les américains, avec ses rebondissements, sa romance, une sorte d'avatar du « Kid » de Charlie Chaplin pour une Amérique en crise.
Elle dit aussi l'égalité des chances, elle manifeste contre l'exclusion des pauvres. Face à Mickey, petite souris devenue obèse à force de dollars, roi de l' « entertainment », symbole de la mondialisation, elle nous montre Rémy, un rat, dont on devrait se détourner, mais qui nous séduit par son talent, et français de surcroit, c'est dire individualiste et indisciplinable.
Ce n’est pas pour rien que les voix américaines ont l’accent français.
Le microcosme de la cuisine est aussi un élément important : En effet, lorsque Linguini arrive dans la cuisine, on lui présente les personnages qui en font partie. Ils ont tous une histoire, viennent tous d’ «ailleurs ». Ils représentent en quelque sorte le « melting pot » américain, la diversité des origines dans la société contemporaine. Le père de Rémy, Django, a un prénom manouche. Chef de famille, il est aussi le chef de la tribu des rats, et ne souhaite pas voir son fils se mêler aux humains. A travers leurs dialogue, se pose la question de l’intégration, des communautés, des ghettos.
La double distanciation de l'incarnation par le rat et de la nationalité de celui-ci permet de faire passer un message plus profond. Hormis New York, dont la mentalité est plus européenne, l'Amérique est loin de prendre conscience des problèmes alimentaires et de l'exclusion. Les « Indignés » manifestent à Wall Street, les marchés bio sont au cœur de Manhattan, mais au Texas, on sert des entrecôtes de 1 kilo, et dans les cinémas les cornets de pop-corn ont la taille de seau à champagne.
« Mais le geste le plus provocant de Ratatouille est surement sa jubilation débordante concernant les plaisirs de la "Grande Cuisine". C'est un film sur la "slow food" pour une nation de "fast food", distribué par une société connue pour ses promotions croisées avec McDonald's. »
Scott Foundas le 28 juin 2007, Houston Press Movies http://www.houstonpress.com/2007-06-28/film/ratatouille/full/