3. La réaction du public
Des regards différents
Pour compléter et enrichir notre TPE, nous avons procédé à un sondage. Ainsi, le Samedi 26 Décembre, nous nous sommes rendues sur les Champs-Élysées pour interroger passants, touristes, et commerçants.
Tout d’abord, à la question « Avez-vous vu le film Ratatouille ? », étrangers tout comme français répondirent essentiellement oui. En effet, sur 15 personnes, seulement 3 ne l’avaient pas vu, dont une n’en ayant jamais entendu parler.
En lisant les critiques, les blogs et les forums de discussion français et américains, on constate que les points de vue sur Ratatouille diffèrent de part et d’autre de l’Atlantique.
En France, la plupart des spectateurs ont trouvé le personnage «trop mignon», et ont apprécié le film, mais certains ont estimé l’histoire un peu faible par rapport à d’autres films de Pixar, notamment à «Cars», le précédent film. En revanche, beaucoup sont très admiratifs des prouesses technologiques, et sont à même de les apprécier en connaisseurs. On peut considérer qu’il y a deux publics, celui des enfants et de leurs accompagnateurs, qui sont attendris par Rémy, rient aux effets comiques, et celui de jeunes adultes fans de numérique qui jugent des progrès de la technique d’animation.
La gastronomie, les recettes, sont commentées sur un certain nombre de blogs culinaires, mais ne donnent pas l’impression de servir de déclencheur à une prise de conscience ou à une nouvelle passion. Les émissions de télévision comme «Un dîner presque parfait» ou «Top chef» sont certainement plus motivantes pour les français. Le dessin animé reste un domaine assez enfantin, et, dans l’esprit des français, ne s’adresse pas à ceux ou celles qui cuisinent. Paris n’est pas non plus un sujet de fantasme pour les français, et quand il l’est, ce n’est pas ce Paris là.
Les Américains, en revanche, ont été extrêmement séduits pas l’histoire, par le courage de ce petit rat, par l’amitié et la complicité qui s’instaure entre Rémy et Linguini. C’est vraiment ce qui ressort en premier de tous les avis. Le point de vue affectif l’emporte sur les autres, avec un enthousiasme très américain. L’aspect technologique est très peu évoqué, mais Paris revient très souvent dans les commentaires. L’envie de s’y rendre, ou d’y retourner est mentionné immédiatement après l’appréciation de l’histoire. Paris les fait vraiment rêver, et c’est cette vision qu’ils aiment. Ils disent aussi que le film leur donne faim, et conseillent de ne pas y aller... sans avoir pris un bon hamburger! Mais on sent aussi une frange de la population que la cuisine intéresse vraiment, et que ce film rend curieuse. Il est toutefois difficile de déterminer qui sont ces personnes, si elles sont citadines, et si elles appartiennent à un certain milieu.
Curieusement, le personnage d’Ego, le critique, a beaucoup intéressé les américains, et suscité de nombreux commentaires. Sa longue tirade sur la reconnaissance que mérite ceux qui font quelque chose, même modeste, et sur le peu de valeur de la critique pour la critique, est mentionnée très souvent. Sa métamorphose causée par la ratatouille est vue comme une sorte de retour à l’innocence.
Les produits dérivés
A sa sortie en salle, Ratatouille connait un véritable succès. Il s’ensuit donc une farandole de produits dérivés. Jusque-là, rien d’étonnant, peluches, tasses, figurines, T-shirts, jeux vidéo … sont commercialisés, rien de plus normal pour ce genre de production. Mais les équipes de Ratatouille se lancent dans plus d’originalité, Ratatouille étant un film de cuisine, un livre de recettes intitulé « Les recettes de Rémy » est publié. Comme l’a si bien dit le chef Gusteau dans le film, « tout le monde peut cuisiner », ainsi le livre s’adresse aux jeunes petits cuisiniers, Rémy livre alors ses secrets à travers 25 recettes simples comme « le croc-garçon » ou « le milk-shake trop bon ». Par ailleurs, une multitude d’accessoire de cuisine est également mise en vente : tabliers, sets de table, toques et même vaisselle. On remarque également qu’au parc d’attraction « Disneyland » une installation est en cours de réalisation, ainsi qu’un quartier dit « typiquement parisien ». Néanmoins, cette expansion de produits dérivés a atteint une limite. En effet, pour pleinement représenter le film et la gastronomie française, quoi de plus direct que le vin ! Le projet était de concevoir des étiquettes de vins, sur lesquelles Rémy apparaitrait. Mais alors que 500 caisses avaient été commandées, leur mise en vente a été interdite. Ce refus de commercialisation s’explique d’abord par le fait que Ratatouille est un film dont les spectateurs sont pour beaucoup de jeunes mineurs, et que ce type de produit aurait pu les inciter à la consommation de boissons alcoolisées. (Ce qui est interdit jusqu’à 21 ans au Etats Unis.) D’autre part, il s’agissait de vin français, et les associations de viticulteurs de la Nappa Valley en Californie se sont mobilisées contre cette « concurrence ». |